July 16, 2021

Leituras da Philomag II





L’humaine condition sexuelle

« Le sexe est un jeu, pas un enjeu !» Cette formule condense le programme de la révolution sexuelle des années 1960 : émanciper le sexe du refoulement morbide dont il avait été l’objet dans l’Occident judéo-chrétien, en faire un jeu frivole plutôt qu’un enjeu angoissant. Mais ne fait-elle pas également apparaître la limite de cette « normalisation » de la sexualité ? Non qu’il s’agisse de rétablir les œillères et les interdits du passé, comme certains esprits pressés nous y appellent, en accusant l’esprit libertaire de ces années. « C’est la faute à Mai-68 ! », « c’est la faute à Freud », entend-on dire comme s’il était envisageable et souhaitable de revenir sur ce mouvement d’émancipation conjuguée des femmes, de la jeunesse et de toutes les formes de sexualité (homo- et hétérosexuelle hier, trans- et pansexuelle aujourd’hui). Non, ce que notre génération est peut-être en train de découvrir ou de redécouvrir, c’est que, même en se défaisant de l’austérité héritée du passé, la sexualité ne peut manquer de rester un enjeu. Si ludique soit-elle, celle-ci n’est pas une activité anodine, car elle engage la totalité de notre être. Le sexuel est l’un des enjeux centraux autour duquel gravite la condition humaine, comme l’a montré Freud. Et s’il a manqué de clairvoyance en soutenant que les enfants avaient tendance à fantasmer les agressions dont ils se disaient victimes, c’est par fidélité à sa pensée qu’il nous revient de comprendre qu’une agression sexuelle met en jeu l’intégrité même de la personne.


daqui

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