October 31, 2023

Canto da Guerra




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Chant de la Guerre


Quand donc viendra la fin ?
Quand cesseront pour moi les années épuisantes
Qui ramènent, sans voir la fin.
Le malheur, les dures campagnes,
Sur cet immense front troyen,
Mortel tombeau des camarades ?

Ah, s’il avait pu dès l’abord
Se dissoudre dans l’air sans borne.
Et gagner le pays des morts,
L’homme que je maudis, l’homme qui le premier
Inventa la haine et la guerre !
C’est par lui que le mal a le mal engendré.
Et pour un homme ainsi s’est perdu l’univers.
C’est lui qui m’a ravi
Le plaisir des guirlandes,
Des fêtes entre camarades,
Des verres bien remplis,
Et de la flûte au chant si doux.
Malheur ! et de goûter le délice des nuits.
Adieu l’amour ! Adieu les femmes !
Je reste ainsi acagnardé,
Pauvre soldat abandonné,
Cheveux trempés par le matin
(Seul souvenir du sombre front troyen).

Jadis, quand j’avais peur la nuit,
Quand sur moi tirait l’ennemi,
Le capitaine était un bon abri.
Maintenant il est là,
Sous la triste déveine.
Et moi, ma foi, et moi,
Où donc sera ma veine ?
Que ne suis-je au pays, où le cap sous les bois,
Par les vagues battu, vient surplomber la mer,
Au bout du Sunium et de son promontoire
Devant la ville sainte, à saluer Athènes !

Tradução de Robert Brasillach

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Canto da Guerra
SÓFOCLES

Qual será o último, quando terminará jamais
o número de anos errantes
que me traz a desgraça incessante
do trabalho com a lança
através da vastidão de Troia,
triste opróbrio dos Helenos

Quem dera que antes tivesse mergulhado
no éter profundo ou no Hades que a todos recebe
aquele homem, que aos Helenos ensinou
a guerra, lote comum a todos, com suas armas
odiosas. Trabalhos que geram trabalhos!
Foi ele que destruiu a humanidade!

Foi ele que me privou das coroas,
da deleitosa companhia das taças repletas,
do aprazível som da flauta - infeliz de mim! -
e do prazer do sono noturno.
Fez cessar o gozo dos amores, dos amores, ai de mim!
E estou para aqui desleixado,
sempre com o cabelo
pelo orvalho permanente humedecido,
recordação da funesta Troia .

Dantes era o impetuoso Ájax
o bastião contra o medo noturno
e o receio dos dardos.
Mas agora ele é pertença de um deus odioso.
Que deleite, que deleite me resta ainda?
Quem me dera estar no promontório
banhado pelo mar, coberto de florestas,
junto do planalto de Súnion,
para saudar a sagrada Atenas!

Tradução de Maria Helena da Rocha Pereira  

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