A mon âge, on est forcément sincère. Mentir est trop fatigant.
La seule façon de mettre les gens ensemble, c'est encore de leur envoyer la peste.
Ah ! Si c'était un tremblement de terre ! Une bonne secousse et on n'en parle plus... on compte les morts, les vivants, et le tour est joué. Mais cette cochonneriede maladie ! Même ceux qui ne l'ont pas la portent dans leur coeur.
Je dis seulement qu'il y a sur cette terre des fléaux et des victimes et qu'il faut, autant qu'il est possible, refuser d'être avec le fléau.
Je n'ai pas de goût, je crois, pour l'héroïsme et la sainteté. Ce qui m'intéresse, c'est d'être un homme.
L'homme n'est pas une idée.
Il y a chez les hommes plus de choses à admirer que de choses à mépriser.
L'amour demande un peu d'avenir, et il n'y avait plus pour nous que des instants.
Les malades mouraient loin de leur famille et on avait interdit les veillées rituelles, si bien que celui qui était mort.
Hâtivement, les corps étaient jetés dans les fosses. Ils n'avaient pas fini de basculer que les pelletées de chaux s'écrasaient sur leurs visages et la terre les recouvrait de façon anonyme.
Le fléau n'est pas à la mesure de l'homme, on se dit donc que le fléau est irréel, c'est un mauvais rêve qui va passer.
Ce qui m'intéresse, c'est qu'on vive et qu'on meure de ce qu'on aime.
Maintenant je sais que l'homme est capable de grandes actions. Mais s'il n'est pas capable d'un grand sentiment, il ne m'intéresse pas.
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